Le renouveau du Renault Scenic avec sa version E-Tech électrique marque un tournant décisif pour le constructeur français face à une concurrence européenne qui se renforce dans le segment des SUV familiaux électriques. À l’heure où Peugeot, Citroën et DS Automobiles redéfinissent leurs standards, comment le Scenic E-Tech se positionne-t-il en 2025 ? Entre évolution stylistique, progrès technologiques et défis d’autonomie, cette nouvelle génération tente d’allier innovation et praticité au quotidien. Pourtant, face aux géants Tesla, Volkswagen, Hyundai, Kia et Nissan sur le marché de l’électrique, sa place reste à confirmer.
Une transformation radicale : du monospace au SUV électrique iconique
Le Renault Scenic E-Tech 2025 s’éloigne résolument de ses racines de monospace pour s’inscrire dans la tendance SUV, plus prisée par les familles modernes d’après carrosserieblog.fr. Cette révolution esthétique n’est pas qu’une simple évolution : Renault a choisi d’adopter une silhouette plus imposante et dynamique tout en préservant les qualités attendues d’un véhicule familial. À l’image de ses concurrents directs, comme Peugeot avec son 3008 électrique ou le Citroën C5 Aircross EV, le Scenic adopte ainsi une ligne où robustesse et modernité s’associent.
Mais l’élément le plus marquant de ce changement demeure sa motorisation 100 % électrique. Deux versions cohabitent, chacune avec des spécificités adaptées aux besoins différents des automobilistes : un moteur de 170 chevaux associé à une batterie de 60 kWh, et une version plus puissante à 218 chevaux avec une batterie de 87 kWh. Ce choix permet de toucher un large public, allant de l’usage urbain aux trajets plus longs sur autoroute. Dans cet univers, la concurrence, comme Tesla et Volkswagen, propose des alternatives aux performances souvent plus élevées, mais le Scenic mise sur un équilibre fin entre puissance, autonomie et confort.
À l’intérieur, la planche de bord, inspirée des modèles Megane E-Tech et Austral, opte pour une grande tablette tactile de 12 pouces qui maîtrise la navigation et les fonctionnalités du véhicule. Cette ergonomie, bien qu’élégante, ne fait pas totalement oublier la nécessité d’une prise en main rapide, notamment face aux interfaces sophistiquées de Kia ou Hyundai, qui ont la réputation d’intégrer leurs systèmes avec fluidité.
Si le Scenic E-Tech affiche une longueur de 4,47 mètres et une largeur de 1,86 mètre, son format reste relativement compact pour un SUV 5 places, ce qui le rend particulièrement maniable en milieu urbain. La montée en gamme électrique ne semble pas avoir sacrifié la praticité, même si la suppression de la modularité historique du Scenic, notamment l’absence de banquette coulissante ou de plancher modulable, peut décevoir les familles habituées à plus d’aisance dans le chargement et la configuration des sièges.
Performances et autonomie : mesure et compétitivité du Renault Scenic E-Tech
En matière de performances, le Scenic E-Tech joue la carte de la polyvalence plutôt que de la puissance brute. La version d’entrée, équipée d’une batterie de 60 kWh et d’un moteur de 170 ch, convient parfaitement aux trajets urbains et périurbains. Elle offre une autonomie réelle d’environ 360 kilomètres en ville, ce qui lui assure une excellente agilité dans la circulation dense. La direction douce, la précision au volant et le confort des suspensions renvoient une expérience de conduite agréable, appréciée pour les trajets quotidiens.
Cependant, dès que les parcours s’allongent, notamment sur autoroute ou voie rapide, cette batterie montre ses limites. Des essais ont révélé qu’au-delà de 280 kilomètres, la réserve devient inquiétante, incitant le conducteur à des pauses régulières fréquentes, notamment à cause de la consigne stricte de ne pas dépasser 80 % de charge pour préserver la longévité de la batterie. Ce constat est loin d’être isolé ; d’autres modèles électriques, comme ceux signés Nissan ou Kia, exploitent leurs capacités de recharge plus vite et sur de plus longues distances.
La version plus puissante du Scenic, avec sa batterie de 87 kWh et 218 ch, dépasse légèrement ces contraintes en offrant près de 390 kilomètres d’autonomie sur route mixte. Cette montée en gamme est un vrai atout pour les familles prévoyant des longs voyages, même si la cadence de recharge rapide plafonne autour de 150 kW, ce qui reste inférieur à certains concurrents allemands comme Volkswagen, qui affichent des puissances supérieures. Les temps de recharge autour de 30 minutes pour atteindre 80 % de la batterie ne sont donc pas les plus rapides du marché.
Au volant, le compromis de Renault entre confort et dynamisme trouve un juste équilibre, surpassant parfois des rivaux comme DS Automobiles, qui privilégient le luxe à la sportivité. La tenue de route est appréciable, grâce à un châssis bien calibré et une direction précise, notamment dans les virages serrés ou sur routes sinueuses. Le toucher de route ne cède pas aux compromis souvent rencontrés sur certains SUV lourds et moins maniables.
Habitabilité et modularité en question : un défi pour les familles modernes
Historiquement, le Scenic s’est fait une place de choix dans le cœur des familles grâce à une modularité et une habitabilité exemplaires. La nouvelle génération électrique conserve un espace intérieur agréable, notamment aux places avant où le conducteur bénéficie d’une position légèrement surélevée, conjuguant visibilité et confort. Cependant, la visibilité arrière se révèle limitée, principalement à cause des montants arrière épais, ce qui oblige parfois le conducteur à une vigilance accrue lors des manœuvres.
À l’arrière, l’espace aux jambes est satisfaisant, garantissant un confort correct pour deux adultes lors de trajets moyen-courriers. Pourtant, la banquette reste un peu étroite, ce qui pose problème pour trois passagers sur de longs déplacements. De plus, l’absence de sièges indépendants ou coulissants déçoit, surtout en comparaison avec des modèles concurrents de Peugeot ou Citroën qui continuent à miser sur la modularité pour séduire des marchés internationales. La banquette a également un maintien insuffisant au niveau des cuisses, ce qui peut entraîner un certain inconfort lorsque les trajets se prolongent.
Le coffre propose un volume conséquent de 535 litres, avec une ouverture large facilitant le chargement de bagages volumineux. Toutefois, la présence d’une petite marche formée par les dossiers rabattus trouble un peu l’utilisation optimale de l’espace et diminue la simplicité de chargement par rapport aux planchers plats proposés chez Hyundai ou Volkswagen.
Cette moindre modularité représente sans doute l’un des aspects sur lesquels Renault pourrait améliorer son Scenic E-Tech, d’autant plus que la concurrence affine constamment ces détails pour répondre au besoin d’adaptabilité des familles modernes, que ce soit chez DS Automobiles ou Kia. Ce compromis entre le design audacieux et la praticité classique reste un point à surveiller dans les futures évolutions.
Technologie embarquée : innovation et simplicité pour un usage quotidien
Le Scenic E-Tech s’inscrit dans la dynamique technologique actuelle, offrant une interface intuitive inspirée des modèles Renault Megane E-Tech et Austral. Le grand écran tactile de 12 pouces centralise le contrôle de nombreuses fonctions, de la navigation à la gestion de la recharge, tout en restant réactif et facilement lisible même sous forte luminosité. Cette simplicité d’usage est un argument fort face à certains concurrents dont les systèmes peuvent sembler surchargés, notamment DS Automobiles avec ses options plus luxueuses mais parfois complexes.
Un aspect particulièrement apprécié dans nos essais a été le planificateur d’itinéraires. Cet outil guide le conducteur en proposant des arrêts judicieux pour recharger selon le parcours, ce qui est un vrai soulagement lors des longs voyages. Face à Tesla qui dispose d’un réseau Superchargeur dense et intégré, Renault compense sa relative jeunesse sur ce terrain par une application fluide et efficace, évitant au conducteur les mauvaises surprises.
Par ailleurs, la douceur de la pédale de frein et la souplesse de la direction ajustable améliorent nettement le trafic urbain, où la maniabilité est primordiale. Les manœuvres sont facilitées par un diamètre de braquage réduit, répondant aux exigences d’une conduite moderne en ville. Le levier de vitesses, cependant, pose parfois question : placé au milieu d’autres commandes sous forme de commodo, il peut dérouter, surtout pour l’utilisateur habitué à une configuration traditionnelle. Cette gêne pourrait être corrigée dans les prochaines versions pour allier esthétique et ergonomie.
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